Congrès de l’Association des Sanctuaires Catholiques de France
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SAINT-LAURENT-SUR-SEVRE, France - L’Association des Recteurs de Sanctuaires (ARS), a récemment changé de nom pour devenir l’Association des Sanctuaires Catholiques (ASC). Cette association a tenu son congrès annuel du 29 au 31 janvier 2024 au sanctuaire de Notre Dame de Montligeon, centre mondial de la prière pour les âmes du Purgatoire. Afin de préparer l’année jubilaire 2025 annoncée par le pape François, une centaine de participants venus de toute la France se sont rassemblés sur le thème « Pèlerins d’Espérance ». Quatre prêtres de la Compagnie de Marie et quatre laics issus de nos deux sanctuaires montfortains (Saint-Laurent sur sèvre et Calvaire de Pontchâteau) et du sanctuaire marial Notre-Dame de Marillais ont participé à ce moment fort. Pendant ces trois jours, des intervenants de différents horizons ont donné des enseignements profonds sur les thématiques du pèlerinage et de l’espérance.
Ainsi, le Frère Jacques-Benoît RAUSCHER, frère dominicain, auteur de « Quand l’Eglise s’effondre », nous a tout d’abord invités à regarder la figure de Saint Dominique qui a su rester un chrétien fervent et qui a continué d’annoncer l’Evangile malgré les crises profondes que traversait déjà l’Eglise ! Sans fermer les yeux sur les révélations et les abus, il faut continuer à être heureux d'être chrétien « Notre génération est placée dans un contexte d’effondrement, c’est à notre génération de répondre en continuant de faire passer le feu de l’Evangile ! » a déclaré le Fr. Jacques-Benoît.
Le P. Jacky-Marie LHERMITTE, Président de Association Nationale des Directeurs Diocésains de Pèlerinages (ANDDP) a poursuivi la réflexion en insistant sur le lien entre sanctuaires et pèlerinages. Nos contemporains sont dans une recherche forte. Les pèlerinages connaissent un regain d’intérêt et nos sanctuaires sont de plus en plus fréquentés. Nous avons un défi à relever en proposant à nos visiteurs et nos pèlerins de mettre des mots sur cette recherche, en manifestant la joie que nous avons de croire en Jésus et à en être les témoins. A quelques jours de la fête de la Présentation de Jésus au Temple, le P. Lhermitte n’a pas manqué de nous montrer les figures de Syméon et Anne comme pèlerins d’espérance.
Après une présentation de l’historique du sanctuaire Notre Dame de Montligeon par son recteur Don Paul DENIZOT, le P. Olivier RUFFRAY, vicaire général du diocèse de Bayeux-Lisieux, a donné, à partir de la correspondance familiale de la famille Martin, un témoignage touchant sur la belle figure de Léonie, sœur de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face, dont le procès en béatification est ouvert depuis 2015. Léonie Martin a vécu un parcours difficile et chaotique, elle entrera en religion au monastère des Visitandines de Caen sous le nom de Sr. Françoise-Thérèse, à la quatrième tentative après trois essais infructueux. Elle peut être un exemple pour nombre de pèlerins blessés par la vie que nous accueillons dans nos sanctuaires.
Mgr Jean-Louis BRUGUES, évêque émérite d’Angers, ancien archiviste et bibliothécaire du Vatican, a approfondi la notion de pèlerinage en posant cette question : « Comment pouvons-nous convertir en pèlerinage l’aventure de notre vie ? » Pour lui, un pèlerinage dans un sanctuaire est une visite à un témoin de l’Evangile qui nous invite à revenir à l’essentiel, à retrouver le Christ, à « toucher et se laisser toucher ». Le pèlerinage n’est pas une « survivance désuète, mais une perspective d’avenir ».
De même, Don Paul PREAU, ancien recteur de Montligeon de 2001 à 2010 et actuel Modérateur général de la Communauté Saint-Martin, a voulu, à travers son intervention, « dépoussiérer le Purgatoire et en faire un lieu d’espérance eschatologique » à travers la question suivante : « En quoi les sanctuaires sont des lieux d’espérance ? » Son enseignement nous a donné à voir combien nos sanctuaires doivent d’abord être « une oreille », un lieu d’accueil et d’écoute qui propose la beauté, qui répare le rapport au temps et qui porte à la prière avec cette conviction : « Si personne ne m’écoute plus, Dieu m’écoute encore », et tout cela avec l’aide de la sainte Vierge Marie, Mère de l’Espérance.
Dans la même lignée, Mgr Bruno FEILLET, actuel évêque de Sées, a attiré notre attention sur le fait que Jésus, empruntant et assumant notre humanité, avait vaincu le mal et la mort sans utiliser de pouvoirs surnaturels, simplement en utilisant les « armes » qu’il nous a données : la prière, le jeûne, le partage. Voilà l’espérance que nous pouvons partager dans chacun de nos sanctuaires.
Enfin, l’ intervention de Fr. Matthieu, chanoine de l’abbaye de Mondaye, décrivait à travers des pistes très concrètes les problématiques et les points de vigilance pour la bonne gestion d’une boutique de sanctuaire ou de monastère.
A travers ces temps d’enseignement, nous avons pu mesurer le rôle essentiel des sanctuaires pour les pèlerins de notre temps.
Les temps de repas et d’autres espaces de convivialité et de partage ont permis aux participants de faire connaissance et d’échanger de manière informelle sur des problématiques concrètes liées au fonctionnement des sanctuaires.
La communauté des Sœurs de la Nouvelle Alliance, installée au village de la Chapelle-Montligeon, participe activement à l’animation liturgique du sanctuaire. Ainsi, en plus de la messe quotidienne, nous avons eu la possibilité de participer à l’office des laudes chaque matin à 7h30. Un temps d’adoration, suivi des vêpres, a été proposé le deuxième jour.
Chaque sanctuaire doit maintenant définir, à travers son projet pastoral, les moyens pour permettre aux pèlerins et aux visiteurs de mieux rencontrer ce témoin de l’Evangile qu’est le Père de Montfort, lui qui nous invite à aller à Jésus par Marie, Mère de l’Espérance.
Antony CARABIN
membre du Conseil Pastoral du Sanctuaire
à Saint-Laurent-sur-Sèvre
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