Procession de Sainte-Ermelindis à Meldert

Publié par Peter Haegeman et le P. Nepo JAMES RAJ, SMM dans Belgique · Lundi 31 Jul 2023
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HOEGAARDEN, Belgique - Même les non-croyants devront admettre que la procession d'Ermelindis a un pouvoir énorme pour renforcer les gens dans la foi et les unir dans l'esprit d'unité. Cette fête villageoise, qui est en effet une commémoration et une vénération de la sainte patrone du village, est le temps fort du week-end de Pentecôte dans les environs de Meldert, Hoegaarden. Le village de Meldert compte un peu plus de 1 100 habitants, pourtant il est connu pour cette fête célébrée le lundi après la Pentecôte. Cette célébration comprend trois jours de réjouissances avec beaucoup de musique, une course à pied, généralement une course cycliste, et un petit-déjeuner de village. Avec environ 120 participants figurants, l'un des 10 résidents participe à la procession en prenant le Saint-Sacrement dans la procession.

Ce qui rend la vénération de sainte Ermelindis spéciale, c'est certainement qu'elle est une sainte «locale» ou une sainte de cette localité. Par définition, les «saints» dans l'Église catholique romaine sont considérés comme ayant une signification et une pertinence «universelles». Ils sont prêchés et présentés comme des sources d'inspiration et des intercesseurs pour tout le peuple chrétien. Mais lorsque la sainte patrone est une sainte de la localité, alors les histoires à son sujet, son intégration dans les traditions et l'environnement familiers et populaires, peuvent parler plus efficacement et plus chèrement aux croyants, même si elle a vécu avant quatorze siècles.

Ermelindis est né de la noblesse vers 550 à Lovenjoel. Mais elle a renoncé très jeune à sa noblesse et aux plaisirs terrestres pour confirmer son amour de tout cœur en Jésus-Christ et pour faire son service à Dieu seul. En conséquence, le mariage ne correspondait pas aux plans de sa vie. Par conséquent, elle s'est cachée à Bevekom, mais y a été assiégée par un ou plusieurs futurs maris (diverses versions d'histoires circulent à ce sujet). Elle quitta Bevekom et se réfugia à Meldert, selon la légende, sur les instructions d'un ange. Là, elle a poursuivi sa vie ascétique, avec la prière, la pénitence, le jeûne et l'adoration de Dieu jusqu'à son dernier souffle.

Le 29 octobre 600 après JC, elle a fait son voyage vers la demeure éternelle de Dieu tandis que des anges l'ont enterrée sur la terre. Sa tombe a été découverte un demi-siècle plus tard par un fonctionnaire de Pépin de Landen, qui en passant par ce village a entendu le chant des anges et a senti un parfum parfumé céleste. Cet homme craignant Dieu, Hugo de Wareloos, a décidé de rester ici et de construire une chapelle. Cela a jeté les bases des pèlerinages et de la vénération d'Ermelindis à Meldert, qui se poursuit à ce jour en portant ses reliques en procession. Les reliques de Sainte-Ermelindis et du Saint-Sacrement sont transportées à travers le village dans un esprit de vénération, avec deux arrêts par des autels temporaires où le Saint-Sacrement est adoré alors que les gens tombent à genoux en adoration.

Cette année, comme d'habitude, la procession a été précédée par la bénédiction du puits de la chapelle Sainte-Ermelindis. Au-dessus de ce puits se trouve le véritable tombeau de la sainte. Cela a été suivi par l'Eucharistie présidée par le Père Nepo JAMES RAJ, SMM, Montfortain et administrateur de la zone pastorale Hoegaarden. Il était assisté de deux laïcs, représentant les églises de Hoegaarden et Hoksem. Cela indique l'unité émergente de la zone pastorale, Hoegaarden, qui est encouragée avec enthousiasme par le P. Népo. Il aide les collaborateurs laïcs à assumer leur rôle dans l'organisation de leurs églises locales. Le Père Nepo a un grand respect pour la dévotion populaire, et c'est un prêtre du peuple. Il entreprend des initiatives qui répondent aux attentes pastorales des croyants et font appel à leurs sentiments religieux. C'est un excellent leader qui parle la langue des gens de l'époque et profondément inculturé dans nos pratiques et coutumes culturelles. Son écoute est très appréciée des gens et sa douce collaboration avec les laïcs est un besoin indispensable de l'époque si la foi doit se renouveler en Occident et réévangéliser le monde sécularisé.

Sincères félicitations et remerciements au P. Nepo, SMM pour son service désintéressé et son dévouement et aux organisateurs, participants ou spectateurs, qui ont fait de cette procession un signe de communion en cette période de recherche du sens spirituel plus profond de nos vies. Je termine ce court article par une phrase souvent répétée par le P. Nepo, «Je n'hésite pas à prendre des risques pour Dieu et je n'ai pas peur de me présenter comme prêtre. C'est mon identité, et c'est ma vie. Être prêtre signifie ne pas être un chef ou un berger de personnes mais (mens voor de mensen zijn) devenir l'un d'entre eux».

Peter Haegeman

La procession comme moyen d’évangélisation en Europe

BELGIQUE - Le Père de Montfort est connu pour diriger des processions qui faisaient partie intégrante de sa prédication des missions populaires. J'ai lu à leur sujet et j'ai beaucoup admiré le pouvoir charismatique de Montfort en rassemblant les croyants ordinaires et en organisant des processions aussi spectaculaires dans le but de renouveler et de rajeunir leur foi en Jésus, la Sagesse éternelle incarnée. Issu d'une toute autre culture, ce fut en effet une expérience rafraîchissante et enrichissante pour moi, en tant que missionnaire en Belgique, de diriger et de présider les processions annuelles menées en l'honneur des saints patrons des églises du village, où je rends mon service pastoral.

Chaque village est fier de mener sa fête de village. Ce qui me surprend étonnamment, c'est la volonté des gens de poursuivre leurs traditions d'honorer les saints patrons au niveau populaire. Ils font des préparatifs extraordinaires pour le rendre toujours attrayant pour les gens de la génération actuelle et fidèles à la pratique de dévotion populaire séculaire de leur village. En tant que montfortain, je peux facilement m'identifier à cette tradition car elle résonne bien avec les missions populaires de Montfort et notre charisme montfortain. Alors que la laïcité et les sentiments d'anti-Église sont forts dans le monde occidental où la vie religieuse n'y fait pas exception, les pratiques de piété populaire comme celles-ci nous offrent l'espoir d'un renouveau de la foi et de la vie évangélique en occident.

Dans la zone pastorale où je conduis les communautés de foi appartenant à quatre églises qui étaient autrefois des paroisses indépendantes, j'ai présidé quatre processions. Ces processions étaient colorées d'une saveur solennelle car la piété enthousiaste était élevée parmi les gens. Dans l'un des villages, nous, trois missionnaires (Aimé KAMANDA, Trésor ESAMPELE et moi-même), avons porté à tour de rôle le Saint-Sacrement. A la fin de la procession et lors de la réception, une dame âgée malade nous a dit : « Je pensais que l'existence de l'Église touche à sa fin en Belgique, mais Dieu travaille de manière mystérieuse pour assurer la pérennité de Son Église. Vous, jeunes missionnaires, donnez de l'espoir à nous chrétiens pratiquants et maintenant je peux fermer les yeux dans le Seigneur avec paix, reconnaissance, confiance et consolation ».

Dans les biographies de Montfort, j'ai appris l'ordre que Montfort suivait dans l'organisation des processions. Alors que dans le milieu universitaire où la Vierge Marie est une figure oubliée, surtout dans de nombreuses universités bien connues, les gens simples d'Occident n'ont pas oublié la Vierge Marie et continuent de montrer leur révérence et de tomber en adoration lorsque le sacrement eucharistique est porté en procession. Alors que la croix et des figurants déguisés en saints sont aux premiers rangs de la procession, à leur suite la statue de Notre Dame est portée dans une sorte de char accompagné d'enfants et de groupes de femmes vêtues de bleu céleste. Précédé et annoncé par des groupes de musique, le Saint-Sacrement se déroule ensuite sous la tente céleste, suivi par les officiers de la municipalité et les fidèles. Lorsque le Saint-Sacrement s'approche des maisons, les gens se mettent à genoux pour adorer le Seigneur présent comme pain de vie.

Dans l'Église occidentale sécularisée, ces expériences de foi me donnent l'espoir de chercher de nouvelles méthodes pour évangéliser et proclamer l'Évangile. Alors que de nombreuses congrégations religieuses ont abandonné leur espérance, en tant que montfortain confiant dans la providence de Dieu, je souhaite prendre des risques pour témoigner du Christ. Bien que la manière de vivre la foi en Occident ait beaucoup changé, la centralité du Christ et la vénération de Marie qui sont vivantes et chéries parmi les gens simples, nous invitent à apprendre à travailler avec ces personnes de bonne volonté qui désirent ré-évangéliser l’Occident, plutôt que de renoncer de transmettre notre riche spiritualité montfortaine en l’adaptant aux contextes, à la culture, à l'époque, à la pensée, au mode de vie et aux générations qui ont changé.

P. Nepolean JAMES RAJ, SMM

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