L’oncle de saint Louis-Marie, qui a hérité la Maison Natale

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L’oncle de saint Louis-Marie, qui a hérité la Maison Natale

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Publié par Fr. Bernard GUESDON, FSG et P. Marco PASINATO, SMM dans France · 31 Janvier 2023
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MONTFORT-SUR-MEU, France 31 janvier 2023 - Félix Grignion de la Noë (1663-1737), oncle de Saint-Louis-Marie de Montfort, époux de Jacquette Thierry (1663-1714) et ensuite de Françoise Ramaceul (1695-1725), est l’héritier de la Maison Natale de Louis-Marie à Montfort-sur-Meu. Lui et ses enfants y vivront de 1691 à 1780.

Dans l’article du « Dictionnaire de Spiritualité Montfortaine » (Novalis 1994) concernant la famille Grignion, le Père Marcel SIBOLD, SMM (1921-1999) présente la famille de Louis-Marie, et celle de Félix Grignion, son oncle. Dans un extrait de cet article, il est dit :
« Il n’empêche que Louis avouera lui-même qu’il avait hérité des Grignions un tempérament porté aux excès de violence. Sur ce plan, son oncle Félix Grignion porta cette violence jusqu’à l’extrême. Il sera emprisonné à Rennes pour malversation, dans sa charge de receveur de la communauté de ville de Montfort et son fils ainé, Jean Mathurin Grignion (né en 1692), de conserve avec Antoine Elliot (autre cousin de saint Louis), sera condamné à mort pour assassinat, car il avait assassiné au sud de Rennes en 1722, pour le voler, écuyer Hubert de la Massue, gentilhomme de Redon ».

Dans son 1er tome du « Sang des Grignion » (1987), très important, fort intéressant et fouillé, le Père Sibold donne une conclusion sur Félix Grignion et sa famille après le décès de Jeanne Grignion (1698-1780), négative et théâtrale qui jette le discrédit total sur cette famille: « Avec elle, s’éteignait (pour autant que l’on sache) la branche cadette des Grignion de Montfort : une sorte de malédiction s’était abattue sur la pauvre progéniture de M° Félix Grignion, le Terrible » (p. 648).

C’est oublier la valeur de ses deux épouses Jacquette Thierry et Françoise Ramaceul, celle de ses fils et filles : Jeanne, Marie-Rose, Jean-Baptiste-Luc et Joseph. C’est oublier aussi les qualités de Félix époux et père. Il est sûr que Félix Grignion, « miseur » (trésorier municipal) de la municipalité de Montfort-sur-Meu de 1690 à 1725, pendant 30 ans, a eu parfois une gestion qui ressemblait à celle de Zachée de Jéricho. Le 17 août 1716, il est accusé de malversations financières. Il est incarcéré à Rennes et ses biens meubles sont mis sous séquestre. Il sort de la prison, sous la caution d’un ami, conseiller au Parlement de Bretagne à Rennes. Officiellement, « Le Sieur Grignion de la Noë, miseur de la ville de Montfort est élargi, à la charge d’apurer ses comptes » (fol. 157 - Répertoire AD Loire-Atlantique - B - Chambre des comptes de Bretagne - B 668).

Dans un document des Archives de la Loire-Atlantique de 1720 qui montre le recensement, par paroisse et pour les cinq départements de l’ancienne province de Bretagne, on voit le nom de tous les contribuables à la capitation (chefs de familles) à chacune des levées de cet impôt. Dans ce document, nous voyons que Félix Grignion habite toujours dans sa maison de la Rue de la Saulnerie, comme en témoigne un acte notarié du 27 septembre 1700 : la demeure de Félix Grignion et de Jacquette Thierry est « dans l’enclos de la ville de Montfort, rue de la Saulnerie, paroisse de Saint-Jean. » (Notaire Robert de Plélan AD 35 – 4 E 21/22). Il doit verser 18 livres. Il s’agit d’une belle somme qui se rapproche de celle du Sénéchal de Montfort, Lemoyne des Grippeaux, qui doit verser 24 livres. Félix a donc repris ses activités de Miseur et habite toujours depuis 1691, la maison n° 15 de la Rue de la Saulnerie.

À sa fille aînée Jeanne Grignion de la Noë (1698-1780) célibataire, reviendra la Maison Natale du Père de Montfort en 1733. Elle y vivra jusqu’en 1780, appréciée de tous. Après son décès, Simone Jouno (1737-1795) hérite de cette maison, comme cousine de Jeanne, la petite fille d’Eustache Jouno (épouse Thierry). Elle en sera propriétaire pendant 15 ans, Ensuite, elle vendra la maison à la famille du notaire Alliou qui en loue une partie depuis plus de 50 ans.

Marie-Rose Grignion (1701-1760) la seule fille de Félix Grignion et de Jacquette Thierry qui se soit mariée. Épouse de Claude-Dominique Filly (1703-1741), lors du mariage à Breteil, le 31 janvier 1736, en présence de son cousin Jean-Baptiste Grignion (1689-1770), et de sa couine Françoise-Thérèse Grignion (1681-1752). Âgée de 39 ans, se retrouve veuve et sans enfant. Elle décide alors de vivre à Breteil. Marie-Rose Grignion, décède à Breteil, à 59 ans, le 26 avril 1760, veillée par sa sœur Jeanne Grignon et son cousin Jean-Baptiste Grignion.

En ce qui concerne le fils aîné de Félix Grignion, Jean-Mathurin Grignion, né en 1692, un procès s’ouvre à Rennes en décembre 1722 suite à l’assassinat de Messire Louis-Hubert de la Massüe, jeune noble habitant dans le château de la Sillandais, dans la paroisse de Chavagne, à 10 km de Rennes. Il met en cause Jean-Mathurin Grignion qui n’est pas présent. En fait, la sentence annonçant la condamnation à mort va rester lettre morte. L’histoire de cet assassinat avait de grandes zones d’ombre. Elle est complexe et met en cause plusieurs personnes, dont certaines ont donné de faux témoignages. Il faut ajouter que le cousin Elliot mis en cause dans le meurtre n’était pas Antoine, futur recteur de Plumaugat (Côtes-d’Armor) pendant 30 ans, mais son cadet Michel, réfugié en Angleterre.

Un autre fils de Felix Grignion, Jean-Baptiste-Luc Grignion, 30 ans, célibataire, le 12 janvier 1732, jour de sa sépulture à Drain (aujourd’hui Orée-d’Anjou) près d’Ancenis, avait dans sa poche « le certificat Baptême ». Il avait quitté Rennes quelques jours auparavant, marchant à pied prenant la route de Rennes à Ancenis qui mène vers le Poitou. Voulait-il faire un pèlerinage sur la tombe de son oncle à Saint-Laurent-sur-Sèvre, ou alors intégrer la communauté des Missionnaires du Saint-Esprit ? Le certificat de baptême qu’il avait dans sa poche en serait un signe.

Nous savons aussi que son fils cadet Joseph, né en 1704, est devenu capucin à Rennes, en 1734.


 
Fr. Bernard GUESDON, FSG et P. Marco PASINATO, SMM









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