260° Anniversaire de la Mort du Frère Mathurin, Premier Disciple du Pere de Montfort

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260° Anniversaire de la Mort du Frère Mathurin, Premier Disciple du Pere de Montfort

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Publié par P. Efrem Assolari, SMM dans Rome · Mercredi 22 Jul 2020
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ROME - "Le 22 juillet de cette année [1760], le frère vénéré Mathurin, âgé de 73 ans, mourut après avoir longtemps souffert d'une maladie. C'est le célèbre frère Mathurin dont on a tant parlé dans la vie de M. de Montfort et qui a participé à de nombreuses missions au cours des 55 dernières années "[1]. C'est ainsi que sœur Florence, dans ses "Chroniques", annonce la mort du frère Mathurin RANGEARD. En regardant les expressions qu'elle a utilisées, on perçoit le respect, la familiarité et la vénération de ce premier disciple de Montfort : "il est mort ... vénéré ... célèbre ... il a tellement parlé".
 
Ses origines.
 
Mathurin RANGEARD est né le 7 novembre 1687 dans le hameau des Bassées-Vallées sur la commune de Bouillé St-Paul. Ses parents s'étaient mariés en 1684 et avaient déjà eu un premier enfant, Carlo, décédé prématurément à l'âge de dix mois seulement. Plus tard, Louis est né, très proche de Mathurin. Éduqué à la foi par son père et sa mère, la vie de Mathurin a été marquée par les saisons de la campagne et les vignes, étant donné que le père fut un petit propriétaire agricole. “Déjà enfant, Mathurin aidait ses parents à prendre soin des vignes et à préparer le vin. Conformément aux enseignements du ciel transmis par le soleil et les saisons, Mathurin apprend à tailler les fraîches matinées du mois de mars. Il suit le sillon de la charrue ; il se réjouit devant les feuilles de vigne qui s’ouvrent et le discret parfum de la floraison. Il connaît les joyeuses vendanges automnales lorsque les raisins, dorés à la couleur, tombent dans les pressoirs d'où le vin s'écoule dans des cuves en ébullition ».
 
Il a la possibilité de recevoir une bonne éducation, même élémentaire. Cet apprentissage lui sera alors très utile. Sa formation provient probablement d'une école appelée "abbatiale", qui est liée à une abbaye où les enfants des régions environnantes étaient reçus gratuitement pour une éducation de base. Il y en avait un non loin de chez lui.
 
En juin 1702, le malheur visita la famille sereine : la mort subite du père, nous ne savons pas pour quelle cause. Est-ce à partir de ce jour que l'âme de Mathurin devient craintive, inquiète et souvent envahie par le scrupule ? Ses intérêts passent des terres cultivées à un autre idéal. En fait, Mathurin n'a jamais manqué une occasion de se retirer dans la prière et d'écouter les prédicateurs. Il ressemblait un peu au voyageur égaré qui cherchait son chemin. Un jour, un capucin est venu prêcher dans son pays. La prédication du prêtre l'impressionna beaucoup et il se crut inspiré du ciel. Quelques jours plus tard, il a quitté sa mère et son frère pour se rendre à Poitiers (environ 80 kilomètres) dans l'espoir de retrouver le capucin.
 
Disciple.
 
Sœur Florence, J. GRANDET et le père C. BESNARD parlent tous deux de la rencontre de Mathurin avec le père de Montfort à Poitiers dans la chapelle de la Rue des Pénitents. Louis Marie de Montfort est frappé par la manière de prier de ce jeune homme et l’approche "en lui disant comme notre Seigneur à Saint-Pierre : Suivez-moi. Le jeune homme obéit à cette voix comme à celle du Saint-Esprit ", nous rappellent les Chroniques.
 
À partir de ce moment, Mathurin devient le disciple fidèle et le compagnon du saint missionnaire. On se souviendra de lui comme “frère Mathurin " même s'il n'a jamais fait la profession religieuse. Les biographies rapportent divers événements qui l'ont vu comme témoin et protagoniste. À l'abbaye de Ligugé, Mathurin a du mal à reconnaître le retour du missionnaire de Rome, profondément absorbé par le long chemin parcouru à plein régime, avec ses épreuves et ses imprévus. À Fontevrault, à Saint-Brieuc, à Montfort-la-Cane de l'infirmière Francesca André, Mathurin devient le porte-parole du missionnaire qui demande la charité d'un morceau de pain "au nom de Dieu !". Nous connaissons les réponses ... À Dinan, il devient le complice du saint dans la blague de son frère dominicain, Giuseppe Grignion. Nous retrouvons Mathurin à l'ermitage de Saint Lazare, non loin de la ville de Montfort-la-Cane, où, avec Giovanni, un jeune local, il commence cette communauté tant désirée, tant aimée et priée de Saint Louis Marie.
 
Collaborateur.
 
La lettre que notre Fondateur écrit à Pierre HINDRE, curé de Bréal-sous-Montfort, pour s'excuser de l'impossibilité de répondre à son invitation révèle la précieuse activité du frère Mathurin :
 
« Monsieur et cher ami, comme je suis désolé de ne pouvoir satisfaire vos désirs et les miens ! J'ai travaillé pendant trois jours dans trois endroits où je ne peux pas manquer. Cependant, je vous enverrai mardi Mathurin, pour réciter le chapelet en public, chanter des cantiques et continuer avec moi soixante petites croix de Saint-Michel à nos soldats et que vous aurez la bonté de les distribuer après dimanche, vous les aurez avertis de les rassembler mardi. Cela servira à les tenir à l'écart des excès si fréquents de nos jours. Vous les saluerez tous de ma part depuis dimanche et leur direz que je les exhorte à respecter scrupuleusement leurs règlements, en particulier lundi prochain, et que je viendrai leur rendre visite un des dimanches de carême. En Jésus et Marie, tout son. Louis Marie de Montfort, prêtre » (Lettre 21).
 
Récitez le chapelet, chantez les chants, donnez de petites croix aux soldats : voici la vie de Louis Marie. Avec lui, on le voit à la Chèze, à la Trinité-Porhoët, etc. Surtout, un document magnifique et extraordinaire le présente comme organisateur de la célèbre procession des femmes à La Rochelle, le 16 août 1711. Dans la légende de l'aquarelle de Claudio MASSE, un instantané de la procession, le même peintre avec la lettre F indique « Frère Mathurin, collaborateur de missionnaire, alors qu'il parcourt les différents cantiques de manière ordonnée ».
 
Très fidèle, il partage également toutes les souffrances du saint missionnaire : mépris, rejet, contradictions, pauvreté. Son tempérament sensible et doux le liera fortement à son maître jusqu'à sa mort. Jusqu'au tentative d'assassinat à La Rochelle et rapportée par l'un des conspirateurs :

"Après que [trois hommes eurent été chassés d'une prédication par Montfort], nous avons à plusieurs reprises recherché l'occasion de le rencontrer seul, dans un lieu isolé. Nous aurions sûrement payé la note. Un jour, par hasard, nous avons appris qu'il devait accompagner le sculpteur Adam le dimanche soir avec Frère Mathurin et qu'il devait traverser une rue étroite de La Rochelle. Nous nous y sommes préparés de sept heures du soir à onze heures, mais nous n’avons pas passé du tout ! "À la question de savoir ce qui se serait passé s’il avait été adopté, la réponse était claire :" Nous nous serions cogné la tête. Et au frère Mathurin ? "Nous l'aurions envoyé au diable avec son maître".
 
Après les différentes missions de La Rochelle, nous n’avons plus aucune nouvelle de Mathurin. Peut-être le père de Montfort a-t-il célébré une mission dans le village de Mathurin au cours de la période où il a prêché dans la région de Bressuire aux alentours de 1713 ? En effet, Argenton-Château n'est qu'à une dizaine de kilomètres du village de Mathurin. Et à Bouillé St-Paul, on peut encore voir une croix en granit que les habitants appellent "La Croix de Père de Montfort et du frère Mathurin ". A-t-il été érigé à l'occasion d'une mission ou de leur passage ?
  
On ne sait pas où se trouvait Mathurin au moment du décès de Louis Marie de Montfort à la fin avril 1716. Mais le missionnaire se souvient de lui dans le Testament dicté au père René MULOT, la veille de son décès : "M. Mulot donnera de l'argent à la caisse, 10 boucliers à James, 10 autres à John et même 10 écus à Mathurin s'ils souhaitent partir et ne pas faire vœu de pauvreté et d'obéissance ».
  
Continuateur.
 
Nous ne savons pas si Mathurin a reçu ces 10 boucliers. Mais on le trouve en tant que collaborateur valable du père René MULOT et du père Adrien VATEL au presbytère de Saint-Pompain, après les événements de Saint-Laurent. Plusieurs de ses signatures figurent sur les registres paroissiaux en tant que témoin de baptêmes et d'inhumations.
 
À partir du moment où les missions reprennent en 1718 après "la retraite dans le cénacle de Saint-Pompain", on constate presque continuellement que sa présence est signalée aux missions. D'après les Chroniques de la Sagesse et les précieux registres des missionnaires avec la liste presque complète de toutes les missions tenues, on peut supposer que Mathurin a participé à environ 290 missions, jusqu'à la dernière de Fontanay le Comte en avril 1759. Revenu fatigué de cette mission, Mathurin pressentit sa mort proche et craint sa venue. Un jour, après une promenade dans le jardin communautaire, il tombe par terre à cause d'une faiblesse. Un prêtre appelé à la hâte lui donne les derniers sacrements. Dans Saint Laurent, on trouve écrit dans l'acte de la mort :
 
"M. Mathurin RANGEARD, un religieux tonsuré, âgé d'environ 73 ans, est décédé le 22 juillet 1760. Le lendemain, son corps a été inhumé près de la grande porte à gauche, en présence des soussignés." [5 signatures suivies].
 
En 1721, l'évêque auxiliaire de Poitiers, Mgr FOUDRAS, l'avait honoré de la tonsure cléricale pour le récompenser de ses services inlassables en l’ayant conféré plus d’autorité. Malheureusement, avec la construction de la basilique en l'honneur de saint Louis Marie, toutes les traces de la tombe de notre frère ont été perdues.
 
Héritier.
 
Si nous ne gardons pas sa tombe, outre le souvenir vivant du premier fidèle collaborateur de Montfort, nous avons des documents qui lui ont appartenu. Tout d'abord, un petit livre Le Paradis ouvert à Philagie consacré à la Mère de Dieu, composé du Père Jésuite Paul BARRY en 1688. Ce livre, recommandé par le fondateur dans le Traité de 117, a probablement été confié à Mathurin, car dans une note à l'intérieur, il est écrit : « Ce livre est précieux à tous points de vue, nous vous recommandons de ne pas la perdre par respect pour la mémoire de notre vénérable Père de Montfort à qui il appartenait. Notre Père l'a légué plus tard à Frère Mathurin, dont le nom civil était RANGEARD".
 
Dans les archives montfortaines, les surprises ne sont pas finies. Dans le manuscrit du Traité de la vraie dévotion, à la page 27, dans la marge, est le nom de Mathurin. L'écriture n'est pas celle de Montfort. Le compagnon discret et fidèle est-il ainsi devenu le gardien du trésor que "les dents diaboliques et les bêtes frémissantes" (VD 114) voulaient détruire ?
 
Enfin, Mathurin a écrit à plusieurs reprises son nom sur le troisième des quatre cahiers manuscrits contenant les cantiques de Montfort. C’était bien le livre de son apostolat avec lequel il animait les fidèles lors des missions de MONTFORT et de celles de ses successeurs.
 
 
P. Efrem Assolari, SMM
 



[1] Sœur Florence et Autre Auteur Anonyme, Chroniques primitives de Saint- Laurent-sur-Sèvre, Documents et recherches I, Centre International Montfortain, Roma 1967, [112], pag. 127. SOURCES : Anonyme [J. Grandet], La vie de Messire Louis-Marie Grignion de Montfort. Prêtre missionnaire apostolique composée par un prêtre du clergé, chez Verger, Nantes, 1724 ; ou Documents et recherches X, Centre international montfortain, Saint-Laurent-sur-Sèvre, 1994 ; Ch. Besnard, Vie de M. Louis-Marie Grignion de Montfort, Documents et recherches IV et V, Centre international montfortain, Rome, 1981 ; P. Eyckeler, Le Testament d'un Saint. Etude historique. Ed. Ernest Van Aelst, Maestricht, 1953; P. Eyckeler, La Société des Missionnaires, 1er volume :... des origines, à Monsieur Mulot, 164 p. 2ème volume:... sous René Mulot, Maison Gêné, de la Cie de Marie, Rome 1972-1973; M. Guillaume (Pierre Perrocheau), Frere Mathurin Rangeard, 1687 – 1760 Premier compagnon de Montfort, 1, Côte St Sébastien, Nantes; O. Maire, 3e centenaire de l'appel du Fr Mathurin Rangeard (1705-1716), Le Règne de Jésus par Marie, octobre 2005 - novembre 2006.







 
 


1
critique
Muñoz
Jeudi 23 Jul 2020
La vida del Hn. Mathurin nos acerca con sencillez a Jesús, al P. de Montfort y a María Luisa de Jesús.
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